Depuis la « subversive proposal » de Stevan Harnad il y a quinze ans en faveur de l’ouverture des textes scientifiques à la communauté internationale, nommée « Open Access » ou « accès ouvert électronique », de nombreuses initiatives, individuelles comme collectives, ont fait l’objet de déclarations officielles et de conventions entre organismes de recherche du monde entier : déclaration de Berlin en 2002, déclaration d’intentions du congrès mondial de Tunis en 2005 en faveur des pays du sud, etc. Cet exposé fera le point dans un premier temps sur les effets constatés de ces incitations à la transparence en matière de publications scientifiques. Par ailleurs, la mise en ligne d’ « archives ouvertes » s’inscrit dans le même principe d’un partage du savoir, passé comme actuel, entre tous les acteurs de la recherche. De grands programmes de numérisation et médiatisation de ces savoirs, dont nous donnerons quelques exemples, montrent la voie mais se heurtent évidemment à des réactions hostiles de la part des éditeurs classiques comme des opposants au « tout numérique » ou aux « numérisations sauvages » que l’on voit souvent dénoncées dans la presse. Pourtant, l’édition classique, alarmée par la chute des ventes d’ouvrages et de revues, met peu à peu au point des politiques mixtes « e-édition / édition papier » où elles inventent des formes d’interactivité entre les acteurs (auteurs, lecteurs, membres de communautés scientifiques) qui dépassent largement le simple cadre de l’ « archive ouverte ». Nous en montrerons là aussi quelques exemples et dirons pourquoi c’est par cette voie médiane qu’un consensus peut éventuellement être trouvé.
Christian Gérini. __En savoir plus__