Définir le street art est aujourd’hui une question très complexe tant l’on range sous cette appellation des formes d’art (ou de non-art ?) qui n’ont finalement en commun que le fait d’avoir été aux origines produites in situ, « dans la rue ». Une lecture de la diversité de ces productions, des époques les plus reculées à l’explosion des collages, pochoirs et autres graffitis comme de leurs corollaires depuis les années 1960, justifiera l’ambiguïté de la question posée dans notre titre. Cette ambiguïté est accentuée par les deux mots « art » et « street » accolés dans une appellation générique floue qui nous force à nous interroger sur les concepts d’art, de low art, de high art, d’artification, de perte de sens du fait de la reconnaissance institutionnelle et marchande de pratiques tout d’abord considérées comme des actes délictueux et donc condamnables par la loi.