Parution: "Le street art, entre institutionnalisation et altérité", Christian Gerini, in: "L’artiste, un chercheur pas comme les autres", Revue Hermes, 2015/2 (n°72) CNRS Editions
Texte de présentation de Franck Renucci et Jean-Marc Réol (éditeurs de ce numéro de la revue, et que je remercie ici):
''En juin 1999, la déclaration de Bologne engageait un processus global d’harmonisation de l’enseignement supérieur dans l’Union européenne. Après avoir touché le monde universitaire, cette normalisation à grande échelle s’applique à présent aux formations supérieures du domaine de la création et des activités artistiques.
À l’aide d’exemples précis, les textes ici réunis montrent les effets de ce processus sur ces cursus, particulièrement à travers la question centrale d’une définition « académique » de la recherche, inconnue jusqu’alors dans les domaines des formations artistiques (arts plastiques, design, danse, musique, théâtre, cinéma).
Les témoignages et analyses font ressortir les difficultés d’une stricte indexation de la recherche en matière de création sur les modèles qui dominent l’espace épistémologique de l’enseignement supérieur. Des dispositifs de recherche inédits se révèlent alors et affirment leurs différences.
De ces réflexions émergent les éléments critiques d’une résistance active à un impératif d’uniformisation considéré comme négatif pour l’identité même de ces lieux de transmission. Cela ouvre sur les questions, fondamentales dans ces formations, de pluridisciplinarité et d’interdisciplinarité.
Critiquer les procédures de standardisation, proposer de nouvelles formes collectives de recherche en art(s), avec ou sans l’Université, faire l’effort de la clarification des concepts, c’est aussi préserver des espaces de négociation et d’altérité au cœur d’un modèle de communication.''
Dans le chapitre (illustré) que j'ai consacré au street art, il est question de l’incongruité qu’il y aurait, malgré sa récupération par le marché de l’art et les institutions, à faire entrer ses acteurs dans un cadre formel et rationnel, en particulier celui de la formation via des cursus standardisés par lesquels justement ne passent pas nécessairement les artistes du genre, ce qui altérerait le sens-même de l’acte premier, à savoir celui d’un geste spontané, illégal, libre, et pour lequel la nature du support in situ est souvent aussi importante que ce qui y est porté. Nous aborderons de ce fait la question de l’opposition entre l’expression d’une « norme » et celle d’une altérité – d’altérités, pour être plus précis -, puisque il est question en matière d’art urbain des différences entre origines, classes sociales et d’âges, genres et techniques, types de messages, lieux d’expression et formes de communication, intentions, etc."
A découvrir sur:
http://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2015-2.htm
Ou sur:
CNRS Editions
https://www.facebook.com/streetart83]
Publié le jeudi 12 novembre 2015, par Christian Gérini